Reconstruction après mastectomie
Indications : La mastectomie reste malheureusement nécessaire dans certaines formes du cancer du sein. Quand elle a lieu, une demande de reconstruction mammaire est tout à fait légitime pour les patientes qui le souhaitent. Dans le cas où la qualité de la peau et du muscle pectoral sous-jacent le permet, le mode de reconstruction le plus simple reste la reconstruction mammaire par prothèse. Elle peut être précédée d’une période d’expansion tissulaire si la quantité de la peau est insuffisante.
L’opération peut être réalisée en même temps que la mastectomie (on parle de reconstruction immédiate) ou à distance des traitements complémentaires qui ont été nécessaires (reconstruction secondaire). La cicatrice de la mastectomie est réutilisée comme voie d’abord en cas de reconstruction et elle pourra parfois être améliorée.
Il arrive qu’une prothèse d’expansion soit placée dans un premier temps afin d’accroitre la quantité de tissus de couverture (peau, muscle). Elle sera ensuite, lors d’une seconde opération, remplacée par une prothèse permanente.
Il arrive également que l’on utilise de la peau, du muscle et de la graisse prélevés au niveau du dos (muscle grand dorsal) ou de l’abdomen afin de reconstituer le sein.
Une autre technique faisant appel à la microchirurgie consiste à disséquer un lambeau de peau et de graisse dans la région abdominale avec une artère et une veine, puis de les transférer au niveau du thorax où ils seront reconnectés aux vaisseaux de l’aisselle et du thorax. Cette technique, appelée DIEP, permet de se passer de prothèse mais elle ne convient qu’aux femmes présentant un ventre favorable et non fumeuses.
La technique la plus appropriée à votre cas sera déterminée lors de la consultation.
Hospitalisation / douleurs : Les suites opératoires sont en général assez douloureuses durant quelques jours et la prise de puissants antalgiques peut s’évérer nécessaire. Un gonflement et/ou des ecchymoses sur le sein reconstruit sont fréquents. Lever les bras pourra être douloureux durant les jours qui suivent l’intervention. Un soutien-gorge spécifique devra être porté jour et nuit durant plusieurs semaines. Il faudra prévoir une convalescence / arrêt de travail durant deux à trois semaines.
Résultat : Si une prothèse permanente a pu être posée directement, la patiente retrouvera immédiatement un volume et une forme permettant de s’habiller normalement. Cependant, l’évolution ne sera pas encore terminée. LE sein reconstruit aura d’abord un aspect un peu figé, et la peau qui le recouvre sera peu sensible. Il faudra attendre deux à trois mois pour apprécier le résultat final.
Si une prothèse d’expansion a été placée, l’augmentation du volume sera progressif, à raison d’un gonflement par semaine au sérum physiologique, durant 4 à 12 semaines. Un volume important sera alors atteint, jusqu’à dépasser le volume de l’autre sein. A la fin du gonflement, il faudra encore attendre 3 à 6 mois pour éviter une rétraction secondaire de la peau. La deuxième intervention pourra ensuite être fixée, environ 6 mois après la première, afin de placer la prothèse permanente.
Malheureusement, quelque soit la technique utilisée, il est impossible de reconstituer un sein parfaitement symétrique à l’autre avec une prothèse sur plusieurs points :
- le volume : les variations de poids peuvent accentuer cette différence.
- La forme : en position allongée, la prothèse ne s’étale pas comme un sein naturel.
- la hauteur : le sein non opéré subira normalement l’évolution vers la ptose, accentuant l’asymétrie.
- la palpation : la patiente pourrait percevoir la prothèse du fait de la faible épaisseur des tissus de recouvrement.
Les complications possibles : infection, hématomes, nécrose de la peau, formation d’une coque contractile, vagues et plis visibles surtout si la peau recouvrant la prothèse est fine, déplacement de l’implant, rupture et usure de l’implant.